La société D-Wave Systems de l’état de British Columbia, la Silicon Valley canadienne a développé un ordinateur quantique de 16 qbits, soit 216positions. Cet ordinateur dont les registres peuvent manipuler des valeurs jusqu’à 64 Kbits, a été programmé pour :
- un algorithme de reconnaissance de structures pour rechercher dans les bases de données de molécules
- un algorithme d’affectation optimale des sièges d’un avion sous contraintes
Cet ordinateur qui est basé sur un dispositif supra-conducteur, les jonctions de Josephson, doit fonctionner juste une fraction de degré au dessus du 0 absolu (-273 °C). Dans ces conditions, pourquoi devrait-il nous étonner ?
Le monde de la mécanique quantique est très différent de notre environnement immédiat, plutôt déterministe. Dans un ordinateur classique, un registre de 23ne contient qu’un des nombres de 0 à 7. Dans un ordinateur quantique, le même registre contient en même temps tous les nombres de 0 à 7 avec une probabilité différente, c’est le phénomène de superposition.Le calcul informatique quantique qui procède par opérations matricielles, doit mener pour chaque qbit à un résultat composé d’états non superposés, c’est à dire ou la probabilité d’un état donné est de 100%. La suite d’opérations permet de d’obtenir en une passe le résultat optimal d’un problème de classe NP, c’est à dire d’une complexité non polynomiale.
La lecture de l’état d’un qbit détruisant la totalité de l’état des autres qbits, Il faut donc réaliser le calcul n fois si l’ordinateur possède n qbits. Cependant, cet inconvénient n’étend la complexité que de façon polynomiale.
Les ordinateurs quantiques, bien qu’encore fictifs, pourraient remettre en cause les méthodes de cryptographie actuelles. Les deux plus utilisées sont le RSA, basé sur la difficulté de factoriser de grands nombres, et la cryptographie reposant sur les courbes elliptiques. Cependant un ordinateur quantique, pourrait selon les chercheurs, facilement contourner ces méthodes. Le mois dernier une conférence internationale s’est tenue à Cincinnati, avec des industriels et des membres du gouvernement pour se pencher sur ce problème.
Source:
http://www.unisciences.com/physique/news/ordinateur_quantique_securite.php?id=393