En lisant l’ouvrage, l’urbanisme des SI et Gouvernance, certains points m’ont interpellé. C’est évidemment de l’ordre de la réaction épidermique avant la note de lecture que je rédigerai, comme d’habitude pour tracer les idées fortes de l’ouvrage. Ce matin je réagis notamment aux derniers chapitres traitant de la valeur du SI et de la contribution de l’Urbanisme.
Page 234, on lit « le ROI de l’urbanisme est le ROI d’une infrastructure« . Je vous livre la phrase, mais elle traduit l’idée sous-jacente à la totalité du discours. Si il en est ainsi, l’urbaniste doit changer de métier pour celui de « promoteur d’infrastructure« , cela aura l’avantage et l’intérêt de clarifier les positions : notamment, celles créditant l’urbanisme des qualités de certaines infrastructures dues essentiellement aux savoir-faire des architectes techniques. En effet, les infrastructures font partie du Système Informatique et en cela sont un artefact technologique. La valeur des infrastructures réside dans leur utilité vis à vis des entités qui les utilisent, utilité qui détermine ce qu’elles sont prêtes à payer.
Evidémment, la démarche d’urbanisme peut mener à une expression des besoins, le passage au cahier des charges nécessitant un savoir-faire technologique que possède l’architecte. Mais celle-ci à fort à faire avec l’organisation des fonctions, la formalisation et la cohérence des objets de gestions communs, en bref l’organisation, la gestion des exigences fonctionnelles et la bonne utilisation du Système d’information. Car, si le système informatique doit être adapté, sa valeur se révèle aussi dans l’usage que peuvent en faire les entreprises.
On peut prendre comme exemple le cas du « Business Intelligence ». Les managers des services marketing sont éduqués, sensibilisés, favorables aux techniques de gestion de leur portefeuille de clients : segementation, marketing analytique, etc… Ces techniques de gestion ont des modèles de valeur qui permettent de décider de leurs mises en oeuvre. Il n’est plus nécessaire d’évangeliser les managers sur l’opportunité de posséder un référentiel Client, la question devient une question d’architecture : comment le mettre en oeuvre ?
Ainsi, le rôle de l’urbanisme n’est pas de déterminer l’impact de l’amélioration des processus métier, mais surtout de susciter et d’accompagner cette amélioration afin d’accroître la productivité de l’entreprise.
Bien-sur certains urbanistes contribuent de manière significative sur certains grands projets, mais cela à trait davantage à leurs compétences intrinsèques, à leur expérience et la connaissance du SI qu’ils ont acquise pluôt qu’à la démarche elle-même qui pâtit de documents souvent pas à jour ou en doublons avec les documents des responsables de domaines souvent plus précis.
L’ambiguité de l’urbanisme vis à vis de la technologie et des métiers lui donne une position faible au regard de la démarche d’architecture d’entreprise qui engloble l’ensemble de ces thématiques depuis l’amélioration des processus métier à l’intérieur mais également au travers des filières industrielles, jusqu’à l’architecture des systèmes informatiques. Ce positionnement, en partenariat avec les directeurs métier, les directions qualité et direction des risques, permet de reformuler la question de la valeur en des termes plus opérationnels : gains de productivité, gains de qualité. Le système d’information n’est pas seulement une infrastructure, il devient un contributeur direct à la réalisation des objectifs stratégiques de l’entreprise.