Les mouvements de concentration et de rationalisation des processus tirent l’externalisation de pans entiers de la production, en particulier le système d’information. Les technologies de Grid Computing et de virtualisation favorisent une intensification de cette tendance. L’idée que l’informatique est un service de base, au même titre que la fourniture d’énergie se répand, avec en creux la conviction que l’informatique n’est plus une source d’avantage concurrentiel pour l’entreprise. La posture stratégique du moment est de se tenir prêt à adopter, (cf Nicholas Carr, IT does not matter) le plus rapidement possible, les innovations proposées à l’ensemble d’une filière métier, avec l’idée que gagner quelques mois sur un concurrent, c’est autant de capacité d’investissement pour accroître son activité.
Est-ce une tendance inexorable ?

Pourtant l’exemples d’entreprises comme Amazon, Google, Microsoft démontrent le gain grâce à l’informatique d’un avantage concurrentiel durable :

  • Amazon et son système de vente couplé à sa supply-chain lui a permis d’obtenir et de conserver le leadership sur son activité.
  • Google avec une architecture spécifique à son métier qui lui permet d’atteindre un niveau de performance inégalée,
  • comme Microsoft sur le type de services qu’il fournit.

Dans ces trois cas, même si elle constitue une condition nécessaire, la technologie n’a pas été suffisante, elle a été associée à une agilité organisationnelle et culturelle pour un usage efficace. C’est ce dernier élément qui a permis d’obtenir un avantage concurrentiel durable.

En effet, pareille compétence est très difficile à acquérir pour des sociétés déjà établies, alors qu’elle est dans les gènes de la start-up gagnante.

En 2000, l’idée circulait en France que peu importait d’être parmi les leaders de l’industrie des logiciels (cf Rapport du CAE – Cohen, Debonneuil), car la valeur résidait dans l’usage. On s’est rapidement aperçu qu’il avait une relation forte entre ce leadership et la capacité d’usage. Au passage, on constate que la veille technologique est un facteur de succès pour l’usage. (cf Rapport du CAE – Arthus et Cette)

Donc, ce n’est pas tant la conviction d’un manque de perspective de gain d’un avantage concurrentiel durable, qui guide les décideurs, mais l’idée que celui-ci passe par une transformation profonde des organisations et de leur culture. Ainsi, la priorité a basculé sur l’acquisition ou l’amélioration de la capacité des entreprises à se transformer en lieu et place de la capacité à mettre en oeuvre une technologie.

Dans ce nouveau paradigme, les systèmes d »information demeurent une ressource stratégique car ils contiennent les connexions neuronales des organisations : systèmes de communication, de collaborations, de gestion des connaissances, qui d’une manière supérieure à la machine à café, fabrique la culture non seulement interne à l’entreprise, mais également celle de son écosystème, clients, fournisseurs, partenaires, employés,…

La capacité du système d’information à aider le « tacit worker » de la société de la connaissance à faire face à des situations complexes reste une piste de valeur durable, et un axe de recherche du DSI.

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