Dans la vie comme dans l’informatique, les choses devraient demeurer simples. Quand les coûts de possession dépassent les coûts d’acquisition, l’application concernée doit être renouvelée. Bien que cette règle paraisse claire, les DSI comptent toujours de vieilles applications dans leur portefeuille d’actifs.
Cette situation n’est pas sans trouver des causes :
- les coûts sont habituellement difficiles à calculer. Il y a quelques années, Gartner a conçu une méthode pour mesurer le coût d’une application informatique : le TCO (coût total de possession). La difficulté principale provient des coûts cachés qui peuvent être étonnamment élevés.
- alors que les coûts initiaux peuvent être amortis également, les coûts de maintenance changent continuellement en raison de
facteurs internes et externes. La thérie indique que les coûts de maintenance sont élevés lorsqu’une nouvelle application est mise en œuvre, puis diminuent et augmentent à nouveau lorsque les applications vieillissent.
Mais cela est-il toujours vrai ?
Les évolutions des coûts de maintenance résultent :
- de l’amélioration de la productivité
- du progrès des outils de maintenance
- de l’augmentation des salaires
- de l’augmentation de complexité d’application due à l’accumulation des changements
D’autre part, la diminution des coûts technologiques ainsi que le progrès des langages améliorent la productivité des activités de conception et de réalisation de nouvelles applications. Par voie de conséquence, ils abaissent les coûts d’acquisition.
Enfin, de nouvelles exigences qui ne peuvent être mises en œuvre sur les plates-formes existantes accroissent les coûts de possession.
Si, pris globalement, ces facteurs permettent de dépeindre une image claire de situation, ils laissaient localement beaucoup de questions sans réponse. Par exemple, le progrès des langages n’a pas encore surclassé l’efficacité de langages tel que PACBASE, ce qui contribue à maintenir ce type d’application en activité.
Les coûts d’acquisition exigent également d’être analysés avec soin. Sont-ils dus au logiciel et aux coûts technologiques seuls ou bien incluent-ils les changements d’organisation ? Pour quelques compagnies, les coûts de réorganisation sont très importants comparés aux coûts de logiciel. Il est vital que ces compagnies trouve le moyen d’abaisser ces coûts pour préserver leur capacité de changement.
Le cycle de vie réel d’une application, lorsqu’il mélange des phases d’évolution et des phases de stabilisation, n’est pas d’une grande utilité pour répondre à cette question. En suivant ce cycle, certaines applications peuvent être remplacées progressivement. D’autres peuvent être mis en oeuvre progressivement, avec le risque que des coûts de mises en oeuvre soient reportés sur les coûts de maintenance. Les coûts sont alors bien plus difficiles à calculer.
La seule chose qui persiste au travers du cycle de vie total est l’architecture de l’application qui peut contribuer à clarifier ou à flouter les contours du processus. Les DSI doivent comprendre qu’il est essentiel qu’ils gardent ce cycle de vie sous contrôle parce qu’il contient des leviers stratégiques intéressants.
Le premier de tous est la distinction entre les coûts de mise en oeuvre et les coûts de maintenance. Au sein des coûts de maintenance, les coûts de maintien en conditions opérationnelles devraient être identifiés et distingués des coûts de maintenance évolutive.
Parmi les coûts d’évolution, les évolutions dues aux changements de règlement ou de loi devraient être pris indépendamment des évolutions pour renouvellement.
S’agissant des évolutions pour renouvellement, les scénarios d’extension d’architecture devraient être étudiés avec soin en comparaison de solutions plus rapides et plus directes. Celles-ci peuvent accroître les coûts de décommissionnement et, par voie de conséquence, les coûts d’acquisition. Il résulte que les deux solutions d’évolution ont les mêmes coûts sauf qu’ils sont distribués différemment dans le temps.
Avoir un bon contrôle sur les coûts ouvre au Directeur des Systèmes d’information la voie d’une réelle gestion de ses actifs.