La crise actuelle n’est pas seulement une évolution du contexte économique, elle conduit aussi les gouvernements à modifier les règles juridiques et fiscales. Certains agents préfèrent l’épargne à l’investissement qui est souvent considérer comme trop risqué, même si les rendements sont faibles. D’autres sont à court d’argent. Au final l’économie se contracte. Les besoins des consommateurs se déplacent le long de la hiérarchie de Maslow, vers la zone de sécurité alors que certains atteignent le plus haut niveau. Un grand nombre de produits ou services ne répondent pas aux attentes et plus sont jugées trop coûteux au regard de leur version de base, à moins qu’ils touchent à la santé ou à des choses liées à la sécurité. Inversement quelques produits de luxe profitent d’un marché en pleine croissance. Il en va de même pour les entreprises.

En conséquence, les « business model » sont durement touchés et de nombreux chefs d’entreprise voient les moteurs à trésorerie de leurs entreprises tomber en panne. Cette crise n’en finit pas de durer : la faillite de Lehman Brothers date du 15 septembre 2008 : l’ébranlement de l’économie grecque, qui est passé de la plus forte croissance de la zone euro à une récession en 2008, a mis au premier plan le ratio d’endettement comme indicateur majeur de solvabilité. Depuis lors, le resserrement du crédit qui s’en est suivi, a entravé toute la croissance de la zone et a aggravé les préoccupations sur la solvabilité des principaux pays. Comme solution, les gouvernements ont choisi de durcir les politiques budgétaires et monétaires ce qui a assombri les perspectives commerciales. C’est le cas notamment en France.

 Cette fois-ci, les coupes budgétaires et les mesures sur les coûts ne seront pas une planche de salut, car tous les marchés sont en évolution comme les systèmes d’incitations des employés. A l’heure actuelle, la plupart des entreprises doivent envisager des changements très importants dans leur façon de faire des affaires sous peinde de disparaitre ou de réduire considérablement leur voilure sur les marchés. Si certains d’entre elles s’attendent à obtenir de l’argent public alors qu’il se tarit, rares sont celles qui y parviendront.

De nos jours, les affaires sont souvent complexe car elles mobilisent des filières basées sur des alliances économiques. Une ou plusieurs entreprises font la conception tandis que d’autres se charge de la production dans le monde entier. Certains contractent de services personnalisés qui sont exécutées outre-mer. Tous ont profité du potentiel des technologies qui ont accéléré la croissance del’économie mondiale.Aujourd’hui, les entreprises sont devenues digitales qu’elles le veuillent ou non.

Malgré tout, les conseils en management posent un bon diagnostic, mais ils sont incapables d’apporter le bon remède surtout si les réorganisations se révélent beaucoup moins simple que de changer la pièce défectueuse d’un moteur. Et c’est le cas, car toute une filière peut être en risque. La même chose se passe à l’intérieur des grandes entreprises du CAC 40.

Les solutions efficaces doivent être globales et doivent être fondées sur un point de vue holistique qui n’est traditionnellement pas un élément des méthodes d’organisation ou des outils d’ingénierie. Les  méthodes actuelles de gestion du changement se concentrent sur des domaines spécifiques et utilisent des points de vue essentiellement analytiques. Pourtant, aujourd’hui, un noouveau champ de connaissances émerge, il vise à établir des cartes globales d’entreprises et de comprendre leur dynamique. Il a l’ambition de tirer des solutions de conception qui intègrent tous les points de vue comme le requièrent les contextes métier modernes. Ce champ est constitué d’un grand nombre d’initiatives à travers le monde en provenance d’universités et d’entreprises privées. Il s’agit d’une sorte d’ingénierie d’entreprise qui devrait susciter l’intérêt des PDG.

Je ne comprends toujours pas pourquoi il ya si peu d’architectes dans les sociétés du CAC 40 ou dans les grandes PME françaises. Et quand il y en a, ce sont des architectes IT en charge de la gestion de l’évolution des systèmes. Combien d’entreprises possède des architectes d’entreprise directement rattachés à la Directfion Générale? Je ne connais qu’un groupe de ce type en France. Comment les autres s’attendent-elles à traverser l’activité morose de l’année prochaine ? Pourtant, on aurait pu penser que certaines grandes décisions erronées, comme la diminution des employés du secteur public qui a conduit à un milliard et demi de coûts supplémentaires, auraient ouvert les yeux de gestionnaires. Elles ont démontré que s’appuyer sur le bon sens n’est plus suffisant.

Pourtant, en France, l’architecture d’entreprise a trouvé le soutien d’un grand nombre d’acteur du management le CIGREF , l’AFA I ( ISACA Chapitre), SYNTECet avant-garde écoles d’ingénieurs et d’affaires comme ECP , EP , l’INSEAD et d’autres …

C’est pourquoi, j’insiste pour que ce message soit porté à la connaissance des directions générales et les amène à installer une pratique d’architecture entreprise performante. Pour cela, ils doivent considérer que c’est avant tout une question de compréhension du métier et pas seulement une question de méthode, ce qui nécessite une grande expérience dans de nombreux domaines et une très bonne connaissance de l’entreprise. Les architectes d’entreprise doivent être choisis comme d’autres cadres supérieurs et doivent être en charge de la construction d’une pratique basée sur une équipe rassemblant diverses compétences en management et en technologie de haut niveau.

Grâce à cela, nous pourrons éviter d’assister à l’enterrement de nombreuses entreprises françaises l’année prochaine.

One thought on “Combien d’entreprises devrons nous enterrer l’année prochaine ?

  1. Bonjour
    Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse. Mais, il reste beaucoup à faire pour introduire cette nouvelle discipline dans les entreprises

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