Selon les mots immortels de l’athlète américain Jesse Owens, “La seule victoire qui compte est celle sur soi-même”. Cette pensée résonne avec le préambule de la dernière Charte olympique, qui proclame que le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l’humanité, dans le but de promouvoir une société pacifique soucieuse de la préservation de la dignité humaine. Cet idéal noble, ancré dans la tradition grecque antique, est aussi pertinent aujourd’hui qu’il l’était il y a des millénaires.
Cependant, les Jeux Olympiques ont connu des changements significatifs au fil des ans. En 1974, le Comité International Olympique (CIO) a supprimé l’exigence pour les athlètes d’être amateurs de la Charte Olympique. Dès 1988, les athlètes professionnels ont été autorisés à concourir, une décision laissée aux fédérations sportives individuelles. Cela a marqué un écart par rapport aux valeurs originales des Jeux.
La devise originale, “Citius, Altius, Fortius,” (Plus vite, Plus haut, Plus fort) a été récemment complétée par “Communiter,” (Ensemble). Bien que cet ajout semble louable, il ne parvient pas à encapsuler l’essence de l’humanisme collectif. Comme le disait le légendaire basketteur Michael Jordan, “Le talent gagne des matchs, mais le travail d’équipe et l’intelligence gagnent des championnats.” La nouvelle devise peut involontairement favoriser les instincts individualistes parmi les participants, qui peuvent prioriser le succès personnel et les commandites sur des avantages sociaux plus larges.
Les Jeux Olympiques sont devenus un événement commercial majeur, attirant un public mondial. Cela a conduit à une flambée des prix des billets, les rendant inabordables pour beaucoup. Les fédérations locales, bénéficiaires des revenus générés par les Jeux, interprètent souvent les valeurs olympiques à travers un prisme d’individualisme et de performance.
Ceux qui ne sont pas physiquement doués, comme les personnes en surpoids, les personnes âgées, ou autres, sont souvent exclus des clubs en raison de chances de succès perçues comme plus faibles. Alors que certains sont éligibles pour participer à des sports adaptés, la majorité a largement disparu du paysage sportif.
Fait intéressant, les individus les plus à l’aise financièrement sont souvent des spectateurs, des acheteurs de billets, ou des parieurs, profitant du sport depuis le confort de leur maison. Certains événements sportifs, comme les marathons publics, ont élargi leur recrutement, mais les clubs de course maintiennent toujours des exigences d’éligibilité qui excluent certaines personnes, malgré le financement public.
Peu d’activités sportives ont conservé les valeurs originales du sport, basées sur le plaisir et l’inclusion de toutes les personnes comme moyen d’améliorer l’humanité. La tendance actuelle est mondiale, rappelant les Jeux Olympiques de 1936, qui, heureusement, ont échoué à prouver la supériorité aryenne.
Les Jeux Olympiques devraient être une célébration mondiale, et non un événement commercial qui exclut ceux qui en ont le plus besoin pour participer à des sports. Malheureusement, ce ne semble pas être le cas pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Si nous voulons avoir un impact significatif sur la façon dont le monde va en ce qui concerne les valeurs humanistes, les Jeux Olympiques devraient être une priorité.